Divorce contentieux : Comment se déroule la procédure et quels sont vos droits ?

Le divorce contentieux est souvent perçu comme une épreuve difficile et semée d’embûches. Entre les désaccords sur la séparation des biens, la garde des enfants et le partage des responsabilités, cette procédure peut rapidement devenir un combat juridique. 

Alors, comment se passe un divorce judiciaire ? Quels sont les recours possibles en cas de conflit entre époux ? Quelles sont les conséquences financières et familiales ?

1. Quelle est la différence entre un divorce contentieux et un divorce par consentement mutuel ?

Lorsqu’un couple décide de mettre fin à son lien conjugal, plusieurs options s’offrent à lui :

  • Le divorce par consentement mutuel : les époux sont d’accord sur toutes les conséquences de la rupture (partage des biens, autorité parentale, pension alimentaire, etc.). La procédure est rapide et ne nécessite pas de passage devant un juge aux affaires familiales.
  • Le divorce contentieux : les conjoints ne parviennent pas à s’entendre sur un ou plusieurs points. Le juge doit alors intervenir pour trancher. Ce type de divorce peut être long, coûteux et émotionnellement éprouvant.

Un divorce contentieux peut être demandé pour plusieurs motifs :

  • Divorce pour faute : lorsqu’un des époux a commis une violation grave des devoirs et obligations du mariage (adultère, violences conjugales, etc.).
  • Divorce pour altération définitive du lien conjugal : lorsque la vie commune a cessé depuis au moins un an.
  • Divorce pour acceptation du principe de la rupture : les deux parties acceptent la fin du mariage mais ne s’entendent pas sur les conséquences.

Dans tous ces cas, la procédure implique une assignation en divorce, une audience devant le juge aux affaires familiales et l’éventuelle liquidation du régime matrimonial.

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2. Comment se déroule une procédure de divorce contentieux ?

Un divorce contentieux suit plusieurs étapes clés :

Étape 1 : Dépôt de l’assignation en divorce

L’avocat en droit de la famille de l’un des époux, appelé le demandeur, dépose une assignation en divorce auprès du tribunal judiciaire. Ce document doit préciser les mesures provisoires voulues ou non.

Étape 2 : Audience sur mesures provisoires et orientation

L’audience de conciliation a été supprimée. Il n’en demeure pas moins qu’au cours de la procédure, le juge aux affaires familiales ou les avocats pourront demander l’intervention d’un médiateur pour essayer de trouver une issue amiable, si la présence des avocats n’est pas suffisante.

La première audience est celle qui va permettre de statuer sur l’orientation du dossier et sur les mesures provisoires qui ont pu être sollicitées. L’objectif est de prévoir les mesures qui vont s’appliquer durant toute la procédure de divorce, notamment sur :

  • La résidence des enfants et le droit de visite.
  • Le versement d’une pension alimentaire.
  • La jouissance du domicile conjugal.

Le juge rend une ordonnance de mise en état.

Étape 3 : Conclusions au fond

L’avocat rédige des conclusions au fond, il précise les causes du divorce, si cela n’a pas été fait (divorce accepté, pour altération du lien conjugal, pour faute), ainsi que les demandes formulées concernant les conséquences du divorce (partage des biens, garde des enfants, etc.).

Étape 4 : Audience et jugement de divorce

Le juge aux affaires familiales examine les arguments des deux parties et prend une décision sur :

  • La prestation compensatoire, si l’un des époux subit une disparité financière due à la séparation.
  • Le partage des biens (biens immobiliers, biens communs, etc.).
  • La conservation de l’usage du nom de famille.
  • ect,…

Après plusieurs audiences (sans la présence des parties), le jugement de divorce est rendu. Ce dernier peut être contesté en appel si l’une des parties n’est pas satisfaite.

3. Quelles sont les conséquences d’un divorce contentieux sur la famille et le patrimoine ?

Un divorce contentieux a des répercussions importantes sur plusieurs aspects :

Sur les enfants 

  • Modalités d’exercice de l’autorité parentale.
  • Détermination de la résidence des enfants (résidence exclusive ou résidence alternée).
  • Organisation du droit de visite et d’hébergement.
  • Montant de la contribution (pension alimentaire) fixée selon les revenus et les besoins des enfants mineurs et majeurs (jusqu’à leur indépendance financière).

Sur le patrimoine des époux

  • Liquidation du régime matrimonial pour répartir les biens en fonction du régime choisi lors du mariage ou en cours de mariage (séparation de biens, régime de la communauté, etc.).
  • Attribution des biens immobiliers, conservation de l’indivision, ou vente forcée en cas de désaccord.
  • Versement d’une prestation compensatoire pour atténuer les disparités financières entre les anciens conjoints.
  • Répartition des dettes communes, notamment en cas de crédits en cours.

Une fois le divorce prononcé et définitif, il sera possible de modifier les actes d’état civil et de transcrire le divorce sur l’acte de mariage.

4. Comment éviter les conflits dans une procédure de divorce ?

Un divorce contentieux peut durer plusieurs années et générer des frais importants. Voici quelques conseils pour limiter les tensions :

Privilégier le dialogue : Même si la communication est difficile, un accord sur le principe de la séparation permet d’éviter une longue guerre judiciaire.

Faire appel à un avocat suffisamment tôt : Une solution efficace pour trouver des compromis avec la partie adverse, connaître ses droits et éviter parfois un divorce judiciaire.

Éviter l’escalade des conflits : Lancer une procédure de divorce dans un climat apaisé facilite le partage des biens et la gestion des intérêts patrimoniaux.Anticiper les conséquences financières : Si la séparation entraîne une disparité économique, mieux vaut anticiper la question de la prestation compensatoire et de la pension alimentaire.

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